dimanche 11 août 2013

Vous avez le bonjour de la rescapée

Qui n'est pas encore en état de publier un roman sur les derniers développements de ses aventures médico-touristiques, mais patience, ça viendra. Je n'ai perdu dans l'affaire aucune de mes facultés d'observation ! Voici déjà un aperçu.
Je suis donc à Ligny, après un parcours inédit. D'abord un trajet en taxi de Port Angeles à Seattle (2 heures et demie), une nuit à Seattle dans un Holiday Inn confortable, avec (ouf!) service de porteur de bagages, un autre trajet en taxi vers l'aéroport. Mon chauffeur américain était un Azeri (comprenez un immigré en provenance d'Azerbaïdjan, particulièrement bavard, toujours pendu au téléphone, ne mettant sa ceinture de sécurité qu'à ma demande). A l'aéroport, me voilà embarquée sur une wheelchair, poussée par un vieux monsieur complètement édenté (à mon avis un bénévole), à une vitesse un peu excessive, d'un service à l'autre, où je passe chaque fois avant tout le monde... Grande satisfaction en dépassant l'énorme file qui attend pour la sécurité. Là, pas question de m'épargner la séance scanner, aidée par les agents en uniforme, avec ma jambe qui flageole, mais ouf, ne me suis pas honteusement effondrée dans le box. Après toutes ses épreuves, on me transfère au sky club, le lounge des Business class. Très luxe. Et pourtant fréquenté par plein de gens en short à l'allure de routards, et je me pose des questions sur le budget des gens (sont quand même pas tous rapatriés par une assurance comme moi). Le vol durait 10 heures, et, je l'avoue, le temps ne m'a pas semblé trop long, tellement j'ai été bien entourée. A Amsterdam, nouvelle séance de wheelchair - les électriques sont les plus confortables - et prise en charge par un chauffeur néerlandais, mystérieux et muet, dans une voiture ultra sophistiquée, et deux heures et demie d'autoroutes européennes, pour arriver chez moi avant Marie, qui faisait mes courses d'épicerie et venait m'ouvrir la maison, car dernier rebondissement, je ne retrouvais pas mes clés! Elle m'a donc récupérée attendant assise sur le muret...
Je ne sais pas ce qui m'handicape le plus: le décalage horaire, la douleur à la jambe, la peur de la jambe qui se dérobe sans prévenir et me fait tomber, ou l'état de droguée permanent dû à la médication américaine. Je me demande bien ce qui a dans ces pilules au nom bizarre...Au moins cela me permet de voir le monde avec un optimisme relatif, et les diverses corvées ménagères indispensables avec beaucoup d'indulgence.
J'ai retrouvé mes vraies tartines et mes citrons.
C'est l'essentiel.

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