Les premières nations

J'en ai bien peu parlé. En fait elles sont assez discrètes, les limites des réserves ne sont pas annoncées comme aux USA. D'ailleurs on ne dit pas réserves, mais communautés.
Parfois on repère l'une ou l'autre de ces communautés, et c'est comme aux USA, des campements de caravanes, ou des habitations coquettes en bois gâchées par un environnement sale, encombré de vieilles voitures et de toutes sortes de brols, comme si ces gens vivaient dehors.
Il se fait que tout près du ranch vit une communauté Secwepemc (ne me demandez pas de prononcer), avec un musée signalé dans le guide vert. J'y suis allée. On y parvient par une route privée appartenant à Chief Louis. C'est très mal entretenu mais follement intéressant. A l'entrée du musée une carte avec les "nations souveraines" du pays - toutes avec des noms imprononçables, les premières nations telles qu'elles étaient avant la colonisation. Pour le reste, c'est toujours le même récit: l’assimilation forcée, la pauvreté, la maladie, le sous-emploi, le racisme, les inégalités, la lutte pour faire revivre les traditions. Beaucoup de vieilles photos et de documents intéressants. C'est très émouvant, même si ce n'est pas dénué de naïveté, une expo un peu scolaire. Dans le parc attenant, des plantes de culture ancestrale, et la reconstitution des pithouses, des maisons d'hiver à moitié enterrées - un peu semblables aux kivas des Navajos.
Les washrooms étaient propres, mais une affiche rappelait qu'il fallait tirer la chasse d'eau après usage; et des photos expliquaient comment se laver les mains - les différentes opérations, le savon, le rinçage, et la nécessité de procéder à ce lavage après avoir touché les animaux ou avant de préparer la nourriture. Jamais vu cela nulle part. Révélateur et triste. Il y avait un pow wow le soir (et plein de monde rassemblé dans un camping improvisé), malheureusement pour moi, je serai loin.
Exemples de pithouse; les femmes rentrent par le tunnel, les hommes par l'échelle du toit...